Je suis l'enfant le plus improbable de la mythologie.

Il faisait extrêmement froid cette nuit-là, c’était un temps de mort, un temps calme et morne qui pousserait n’importe quelle personne au désespoir le plus profond et le plus violent. Il était horrible que ce soit cette nuit-là que cette femme marche dans le froid de la neige. Ses pieds d’une blancheur presque divine faisait glissaient la neige le long de ses orteils, comme si le froid ne lui faisait rien de plus qu’une douce couverture. Elle était d’une rare beauté, de longs cheveux noirs, un visage sans le moindre défaut, ni sans le moindre travers. Perfection, voilà le mot que l’on pouvait dire en la voyant. Elle marchait toujours avec un but secret, revoir d’ancien amis, avant que sonne l’heure de leurs glas. La femme n’ignorait pas que cette nuit, serait la dernière et elle voulait leurs offrir un ultime cadeau.

Alors que la neige continuait de tomber devant ses cils, elle leva la tête et vit une maison au toit biscornue. C’était une très vieille maison, qui datait surement de la période coloniale, mais qui avait gardé toute sa splendeur, malgré les ouragans et les tempêtes qui ont soulevé l’Etat. La belle femme fit glisser ses doigts le long de la palissade et regarda au travers de la vitre. Elle vit deux personnes d’un âge très avancé, l’homme était toujours droit, malgré le poids des années, il en avait vu passer des guerres et des combats. Il avait toujours été un homme d’action et sans aucun doute, il avait été le digne fils de son père et l’avait rendu fier pendant plus de quatre-vingt-dix ans. De l’autre côté de la pièce, se trouvait une femme au visage extrêmement marqué par les années, elle portait un châle de la couleur rose sur ses épaules. Malgré qu’elle soit âgées de plus de quatre-vingt-dix ans, la femme était toujours d’une grande beauté, après tout, sa mère était la femme la plus belle que l’univers n’est jamais créé.

Les deux vieillards s’étaient rencontrés soixante-quinze ans plutôt, alors qu’il possédait tous les deux des soucis avec leurs parents et surtout avec un très lourd héritage. Ils s’étaient aimés dès la première seconde et jamais, ils ne se sont quittés depuis. L’amour, le véritable amour avait frappé à ce moment et la femme qui regardait toujours la scène avec des larmes dans les yeux, avait toujours bénis cette union parfaite en tous sens. Elle venait aujourd’hui pour célébrer cette amour, une dernière fois.

La femme en robe blanche prit une longue inspiration et posa sa main sur la porte, avant de tourner la tête en direction d’un bruit au loin.

- Ainsi, c’est l’heure, Atropos.

Une très vieille femme s’approcha de l’autre et regarda au travers de la fenêtre.

- Oui, il reste moins de dix minutes avant que je ne coupe le fil, Ma reine.

- Ils ont été un couple parfait, malgré qu’il ne parte perdant d’avance. Entre un fils de Mars et une fille d’Aphrodite, ce n’était vraiment pas gagné d’avance.

- Non, vous avez raison, Ma reine. Toute chose doit avoir une fin, même le plus pur et le plus parfait des amours doit se terminer, lorsque sonne la fin de toute chose.

La reine ferma les yeux et une larme glissa le long de son visage si parfait, elle allait dire quelque chose, mais se retint de justesse. Atropos continua de parler d’un air totalement détaché, tout en sortant deux fils de nulle part, ainsi qu’une paire de ciseaux.

- Le dernier souffle d’un amour impossible donnera naissance au demi-dieu, fils de la fidèle. Alors qu’il atteindra vingt-cinq ans, lui seul pourra sauver sa mère d’un grand danger. S’il venait à mourir avant ce jour, personne ne pourra la protéger d’elle. Elle mourra et avec elle, la monde s’en retrouvera changer à jamais.

La reine regarda la moire avec surprise et agacement :

- Une prophétie ? Mais comment ? Pourquoi ?

Atropos haussa les épaules et fit glisser les deux fils dans ses ciseaux avant de dire d’une voix froide :

- Ma reine, il ne vous reste que quelques secondes avant de perdre votre seul moyen de salut.

La reine soupira et ferma les yeux afin de récolter le dernier souffle de vie des deux époux.
Cette nuit, le couple composé du fils de Mars et de la fille d’Aphrodite fermait les yeux une dernière fois et c’est enlacé qu’ils purent partir vers les rivages lointains des Enfers. Enlacé dans une dernière étreinte, ils seront retrouvés le lendemain et enterré l’un contre l’autre, dans une tombe de marbre. Ils ne surent jamais qu’ils avaient permis la naissance du fils d’Héra.